La surpêche, depuis des décennies déjà

Sans mesures radicales, les eaux autour de l’Europe, mais ailleurs aussi, ressembleront de plus en plus à un désert, à un aquarium vide. Les pêcheurs oublient souvent qu’ils ne font que récolter, sans semer. Depuis des décennies déjà, la quantité de poisson consommée dépasse le renouvellement des populations.
La consommation annuelle de poisson s’élève à 100 milliards de kg, soit une moyenne de 13,5 kg par personne. Les japonais consomment le plus, affichant 72 kg par personne. Aux Pays-Bas, la consommation atteint 7 à 8 kg par personne. Des estimations révèlent que pour arriver à ces 100 milliards de kilos de poisson dans notre assiette, un Total de 200 milliards de kilos de poissons et autres êtres vivants sont tués.

Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture estime qu’au moins 70 % des stocks de poissons de la planète souffrent actuellement de surpêche. Cette surpêche est un problème qui concerne la plupart des mers du monde. On parle de surpêche, lorsqu’une telle quantité de poisson est pêchée dans une région donnée, que cela met en danger la subsistance de la population. Nous connaissons 2 sortes de surpêche, à savoir la surpêche de recrutement et la surpêche de croissance. On parle de surpêche de croissance, lorsque trop de jeunes poissons sont capturés, qui ne sont pas encore en âge de reproduction. Il est question de surpêche de recrutement, lorsqu’il y a une capture surabondante de population en âge de reproduction, entraînant une baisse de la population.

La zone de pêche de Great Banks, en Terre-Neuve, en est un exemple réputé. Jadis, on pouvait véritablement « cueillir » le cabillaud dans l’eau. La surpêche de longue date a entraîné la disparition quasi totale du cabillaud à cet endroit. La pêche commerciale n’y est plus possible à l’heure actuelle. Les coûts ne font pas le poids par rapport à la rentabilité. L’écosystème du cabillaud a été à ce point perturbé, que le cabillaud ne parvient pas à se rétablir.
En mer du Nord aussi, le cabillaud, la sole, la plie et l’aiglefin souffrent de surpêche. Les quotas de pêche paraissent trop élevés pour permettre de rétablir la subsistance de ces espèces en mer du Nord. Le thon a déjà complètement disparu depuis les années ’60. Dans la mer méditerranée, la population de thon rouge a d’ores et déjà baissé de 80% en 1999. Le même sort attend sans doute les populations de thon ailleurs.

la surpeche et illustration La consommation de poisson à travers le monde est toujours en croissance. Au cours des trente dernières années, la consommation a doublé et on estime qu’elle augmentera encore à concurrence de 1,5% par année jusqu’en 2020. En 1998, la consommation humaine de poisson était estimée à 93,6 milliards de kilo, pour passer en 2002 à 1,7 milliards de kilos. En regard de la croissance de la population mondiale, les mers de la planète ne semblent plus être en mesure de protéger leurs poissons, à moins que vous ne décidiez de manger moins de poisson.

D’après cette Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, seuls 3% des espèces de poissons ne sont pas menacées.